La vision de l'homme chez Platon

Publié le par Kyrillos

La vision de l’homme de PLATON

 

 

 

Platon définit la vie sur Terre comme un jeu, dans les Lois, il nous invite à jouer comme des marionnettes. Dés Socrate ; son maître à penser, il y a une volonté de définir toute chose et tout concept. Platon, n’écrit que des dialogues et quelques lettres (lettre VII) et fait parler des personnages de son époque et propose une reconstruction de l’état politique de la Grèce de son temps. Il y a donc un véritable jeu de masques chez Platon, dont le principal, le masque socratique, ira en s’effaçant. Platon part, en effet, de l’enseignement de Socrate qui introduit l’idée de définition des choses. Il pose la question « Qu’est-ce que c’est ? » dans la définition des vertus morales par exemple (beauté, courage, justice). Cette question de l’essence nous fait passer des définitions nominales aux définitions essentielles. Platon nous montre que notre perception des valeurs est floue car il nous manque le savoir : nous agissons dans une semi conscience.

 

 

Pour Socrate ; seul le philosophe détient le savoir réflexif (sur soi) et sur les autres. Il introduit le savoir du savoir (du seul philosophe) qui lui seul dépasse les apparences pour aller à l’essence même des choses. En l’absence de savoir, l’homme maintenu dans l’ignorance est aussi hors de toute éthique : « Nul n’est méchant volontairement ! » on devrait d’ailleurs dire de son plein gré ici. Socrate prend l’exemple d’un tireur à l’arc, qui rate sa cible : il associe ici l’erreur à l’idée de faute et donne un sens moral à l’erreur dans l’action (amartein). Chaque action ayant un but, une finalité (telos, teloς), le méchant est celui qui ignore qu’il fait le mal. L’éducation permet ainsi de ne plus mal agir même s’il on observe ici un glissement de ce qui est bien pour moi à ce qui est bien en soi (utilité -> moralité).

 

 

Platon, malade, n’assiste pas à la mort de Socrate, on peut même penser que Platon ne fut pas le disciple aussi fidèle et dévoué que l’histoire a voulu conserver : il utilise Socrate comme vecteur de sa propre pensée plus que l’inverse. Ayant grandi pendant la Guerre du Péloponnèse (-431/-404), Platon est le neveu d’un des 30 tyrans, Critias et va rapidement être éveillé à la nécessité d’une autre issue que le gouvernement des hommes, tyrannique ou laxiste.

 

 

Dans La Politique , il pense un gouvernement qui ne serait ni tyrannique ni démocratique, pour éviter la (stasis, stasiς) et introduit l’impératif du savoir dans l’argument politique. Il faut que le savoir gouverne, par l’intermédiaire du philosophe-roi.

 

Le gouvernement des philosophes, ou « aristocratie » (gouvernement des meilleurs), est le seul régime parfait ; il correspond à l'idéal du « philosophe-roi » qui réunit pouvoir et sagesse entre ses mains. Ce régime est suivi par quatre régimes imparfaits :

 

  • la timocratie (régime fondé sur l'honneur)

     

  • l'oligarchie (régime fondé sur les richesses)

     

  • la démocratie (régime fondé sur l'égalité)

     

  • la tyrannie (régime fondé sur le désir) ; ce dernier régime marque la fin de la politique, puisqu'il abolit les lois.

     

Platon envisage donc un régime où les hommes oublient leurs buts individuels au profit de la Cité , car à son époque l’individualisme est très répandu ; chacun joue sa carte personnelle. L’Etat se décompose mais l’individu lui aussi est écartelé entre ses différentes aspirations. La philosophie platonicienne tente donc de répondre à cette discorde en cherchant un état idéal, une cité où règne la justice . Platon établit un parallèle entre l’homme juste et la Cité juste, on verra selon lui en majuscule dans la Cité , les valeurs de l’homme. L’homme ne peut se réaliser par lui-même mais dans un tout.

 

 

La politique de Platon est donc une politique qui prétend régir intégralement la vie des hommes, en les organisant dans un système de fonctions dont la tripartition (philosophes, gardiens et travailleurs) est d'origine indo-européenne. Cette organisation politique doit éviter que les sociétés ne tombent en décadence. Platon refuse en conséquence tout individualisme, tout droit à l'originalité et à la liberté subjective (qui n'est qu'un manque de discipline, le résultat d'une éducation défectueuse), car la vérité est une et absolue : c'est elle seule que l'on doit suivre, et elle est connue du seul philosophe. Platon rejette ainsi toute idée de démocratie, qui selon lui prépare à la tyrannie : esclavage des hommes à un homme, lui-même esclave de ses propres désirs.

 

 

Allégorie de la caverne :

 

Dans une demeure souterraine, en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ne nous ressemblent-ils pas ? Jamais ils n'ont vu directement la lumière du jour, dont ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos.

 

Que l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et soit accompagné vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, Ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité.

 

Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : ne le tueront-ils pas ?. (allégorie de la mort de Socrate).

 

 

Publié dans Espace éthique

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