Les Chansons d'amour

Publié le par Kyrillos

**INTRODUCTION ENTHOUSIASMEE**

 

Chers amis cinéphiles,

 

Je viens de vivre une expérience extraordinaire (je vous rassure rien à voir cette fois avec un dépannage automobile en pleine campagne, Merci Martine !!). 

 

Je suis plus qu'emballé, enthousiasmé, excité, bouleversé, renversé, traversé, transpercé, chamboulé par le nouveau film de Christophe Honoré : Les chansons d'amour.

 

Bon, je vous vois venir, (ou l'inverse) : une comédie musicale, le truc typique de chochotte à mi-chemin entre des parapluies dans la Manche et des couteaux dans la manche dans le West Side de New-York.

 

Eh bien oui et non, il s'agit bien d'une comédie musicale mais d'un genre bien différent, bien nouveau de tout ce que vous avez pu voir ou éviter de voir jusqu'à maintenant. En tout cas, ce film mérite vraiment d'être vu par ce qu'il est une réussite totale au niveau cinématographique, une découverte totale au niveau musicale et avant tout une maxi bouffée d'air (de musique) dans la paysage actuel morose.

 

 

Les chansons du film sont très belles et j'ai tout de suite été bouleversé par la voix d'un jeune acteur, Grégoire Leprince-Ringuet, qui rappelle très clairement, le timbre et le phrasé de Dominique A.

 

 

Paris est filmé d’une manière sublime, entre pluie et mélancolie, hommage à Demy et aux parapluies, à Singing in the rain et The crying game. Pleurer sous la pluie, dans un Paris mélancolique et purement gris : comment peut on filmé comme ça une ville, la caresser comme une maîtresse, l’entourer, l’éviter, l’enjôler, ce mec est un maître.

 

 

Louis Garrel, Ludivine Sagnier, Brigitte Roüan, Chiara Mastroianni bien sûr, quel bonheur vous m’avez procuré en 1h40, au moment où les lumières s’éteignent dans les faubourg de Caen, les projecteurs s’allument sur une scène musicale, un Paris de rires, de pleurs, d’amours multiples, à un, deux, trois, toujours complexes mais jamais compliquées. Quel pied en effet, je n’arrive pas à redescendre de cette prise massive de musique, d’image et d’amour non dilué.

 

 

 

                                      **DESCRIPTION DU FILM**

 

Toutes les chansons d'amour racontent la même histoire : "Il y a trop de gens qui t'aiment"... "Je ne pourrais jamais vivre sans toi"... "Sorry Angel". Les chansons d'amour racontent aussi cette histoire-là.

 

 

Ces deux phrases extraites du synopsis du film résument sans le dévoiler le propos de ce film musical qui raconte les aventures amoureuses d’Ismaël (Louis Garrel), un jeune homme partageant sa vie et son lit avec Julie (Ludivine Sagnier) sa petite amie, blonde pétillante et Alice (Clotilde Hesme), brune fantasque et collègue de bureau.

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT : LA SUITE DE LA DESCRIPTION DEVOILE LE CONTENU DU FILM

 

 

 

 

 

 

 

 

Au détour d’un concert, le trio vit déjà ses derniers instants puisqu’ Alice (Clotilde Hesme) décide de trouver un autre amoureux et rencontre Gwendall au moment où, Julie somme (en musique bien sûr) Ismaël de choisir entre elle et elle.

 

 

Malheureusement, la vie ne laisse pas l’occasion au jeune homme de choisir et un malaise aussi soudain que violent arrache Julie à son homme, dans la froideur de la nuit et des pavés d’un Paris d’entre deux jours.

 

 

Ismaël est perdu dans ce grand appartement désormais bien vide de ces deux femmes malgré la présence amicale de Jeanne (Chiara Mastroianni), la grande soeur de Julie, tout aussi éprouvée.

 

 

Ismaël va alors aussi croiser la route d’Erwann, un jeune homme de 20 ans, le petit frère de Gwendall (le nouvel homme d’Alice, vous me suivez). La complicité entre le jeune homme en mal d’affection et le un peu moins jeune homme, dévasté de chagrin et si seul va prendre une place de plus en plus grande.

 

 

Erwann est amoureux, son cœur, son corps, ses chansons sont autant d’appel à l’amour d’Ismaël que ce dernier se refuse à lui donner. Mais coup de théâtre final et résolution sublime de ce chassé-croisé amoureux. Ismaël et Erwann se trouvent enfin, s’aiment, « se lavent » mutuellement de leur malheur pour reprendre les paroles d’une des plus belles chansons du film.

 

 

La dernière scène du film est un merveilleux baiser échangé sur un rebord de fenêtre, les deux chats de gouttières, les deux chats des rues, s’unissent contre l’intolérance, contre la rudesse du pavé, de la pluie, de la vie et clôturent en apothéose ce parcours initiatique qui dépassent tous les anciens clivages d’un amour conventionnel au profit d’un amour universel, magnifié et magnifiquement mis en musique.

 

 

 

 

 

                                                          **REALISATION**

 

 

 

¤¤Un hommage à un genre¤¤

 

 

Par où commencer, je ne sais pas vraiment. J’ai découvert et adoré Christophe Honoré dans son film « Ma Mère », merveilleuse mise en lumière de mon actrice préférée (décidemment, cet homme sait me parler) Isabelle, la grande Isabelle et que personne n’ose s’interroger Isabelle … ? Adjani .Non, Huppert bien sûr. Celle qui fait passer « 8 femmes », autre film musical de mon réalisateur préféré (François Ozon) de cinéma chanté à véritable comédie musicale, théâtralisée et post-filmée.

 

 

Christophe Honoré est très modeste et très audacieux à la fois. Son film est un hommage appuyé à la comédie musicale, genre très varié qui balaye plus de 60 ans de cinéma mondial : de Bollywood à Broadway en passant bien sûr pas Jacques Demy.

 

 

Comme je le disais il filme la pluie et les parapluies et se paye le luxe d’y placer la fille de Catherine Deneuve, l’héroïne des parapluies de Cherbourg. Audace qu’il parachève en cosignant  avec Gaël Morel « Après Lui », autre très bon film, que j’ai vu la même soirée, juste avant « Les chansons d’amour » et qui met en scène la grande Catherine.

 

 

 

 

¤¤Le deuil abordé avec pudeur¤¤

 

 

 

Puisque nous abordons des ponts possibles entre les deux films écrits par Honoré et à l’affiche, il est à noter une extrême délicatesse dans le traitement du deuil à l’écran.

 

Pour le film de Morel, j’en traiterai dans un avis spécifique mais notons simplement que la détresse et le courage d’un mère confrontée à la mort de son enfant à rarement été filmé auparavant avec autant d’acuité , de subtilité et de justesse ;

 

 

Dans son film, Christophe Honoré, n’hésite pas une seconde entre dramatisation outrancière et évidente de la mort par les jeu croisé des émotions mises en musique : il ne sombre pas dans cette facilité.

 

 

Il ne tombe pas non plus dans l’écueil inverse de la dédramatisation par le recours à une scénographie et un jeu de contrepoids musical. Il aménage une scène entre les deux, entre la vie et la mort, entre la tristesse absolue et la gaieté défensive. C’est remarquable.

 

 

Quand ensuite, il filme le chagrin de toute une famille, il utilise une ellipse photographique, de clichés noir et blanc qui témoignent d’instantanés, de l’arrêt sur image , tout s’arrête mais tout peut recommencer, en musique : la vie continue comme on dit.

 

 

 

¤¤Un rythme effrén餤

 

 

Christophe Honoré opte pour un découpage de son film entre 3  parties, 3 actes d’une même tragédie comique, d’une m^me comédie (musicale) dramatique.

 

 

Partie 1 : Le départ,

 

 

C’est celui de Julie, héroïne musicale interprétée par Ludivine Sagnier, présente dans « 8 femmes » de Ozon comme Isabelle Huppert (Ma mère de Christophe Honoré) et Catherine Deneuve (Après Lui, coécrit par Christophe Honoré) On voit ici la filiation évidente entre ses trois actrices et ses trois réalisateurs de la même génération

 

 

Partie 2 : L’absence,

 

 

Des chansons viennent transcender la souffrance de l’absence, le déchirement d’être « veuf », comme le dit Ismaël même à 30 ans. Un merveilleux plan, nous montre Ismaël errant dans un Paris où il pleut décidemment à chaque instant comme pour laver ses habitants de toute cette solitude (autre belle image de la pluie dans ce film).

 

 

Partie 3 : Le retour,

 

 

Retour à la vie, à l’amour. Par une porte qui s’ouvre sur d’autres possibles. Le jeune mais très talentueux Grégoire Leprince-Ringuet est un diamant à l’état brut, un acteur en devenir, qui porte en lui bien plus que la désespérance d’un adolescent torturé. Il est aussi un Louis Garrel en puissance tout comme Erwann fusionne avec Ismaël. Corps à corps et parade poétique et musicale pour approcher l’autre ; « se pendre à mon cou » lance Ismaël à Erwann, jeune breton merveilleusement entêté comme il se doit.

 

 

 

 

                                                      ** INTERPRETATION**

 

 

 

 

Bon, soyons clairs : les Césars, c’est dans 6 mois et je ne vois pas comment Louis Garrel pourrait ne pas gagner le prix de la révélation masculine. Ne pas lui donner serait à mon sens nier l’essence  même de ce prix : celui de quelqu’un qui sous l’effet d’une caméra se révèle être un acteur prodigieux. Pour preuve une scène de famille, où Louis Garrel mime toutes les émotions d’un acteur pour amuser la galerie mais aussi mettre en perspective humoristique que le jeu d’un acteur passe aussi par cette capacité à se transcender, à faire vibrer son corps traversé d’émotions comme un instrument où une voix. Dans ce film, il n’est jamais dans la performance mais dans la facilité, le naturel, il nous emmène très loin, trop loin peut être avec lui. Bravo, Monsieur, mille bravos.

 

 

Pour le prix d’interprète féminine, je pense qu’un césar collectif serait le minimum. Toutes ces figures féminines gravitent comme autant de planètes entourant un soleil, peut être celui qui fait tant défaut à Paris, en ces jours de pluie et de larmes filmés par Honoré.

 

Chiara Mastroianni, à tout d’une grande, à croire que ces parents lui auraient transmis en cadeau une fibre artistique, si jamais ils avaient été acteurs. Ludivine Sagnier fait elle aussi un passage étourdissant dans ce musical et la troisième partie du film marque aussi son retour.

 

 

Voilà pour finir, je n’évoque même pas les quelques autres Césars que le prix va forcement remporter :

 

 

Meilleur réalisateur, cela va de soi

 

 

Meilleure musique de film, pour toutes les chansons sans exception qui sont autant de découvertes sublimes et si finement ciselées.

 

 

Meilleur film, je n’en parle même pas, ça tombe sous le sens

 

 

Et puis, même si ils ne le méritent sans pas, meilleur film étranger aux Oscars : l’occasion de dire qui si ils osent toucher un cheveu de ce film : le traduire, le remanier, le remakiser : je me charge moi-même d’aller casser la gueule à Baz Luhrmann (je le vois venir celui là) et autres Kidman.

 

 

 

 

Voilà, cet avis semblera bien sûr démesurément positif et enthousiaste : j’espère qu’il ne nuira pas à votre désir d’aller rencontrer ce film. Si je suis aussi bouleversé, il y a une bonne raison, croyez moi, pouvant me vanter d’aller voir beaucoup de films mais gardons la prudence de ne pas m’intituler cinéphile.

 

 

 

                    **CONCLUSION REENTHOUSIASMEE**

 

 

 

Voilà, c'est quand vous voulez pour allez le voir moi, je suis plus que partant pour le revoir : il ne m'a fallu que quelques heures après l'avoir vu pour savoir qu'Avalon resterait mon film préféré, je suis peut être excentrique, égocentrique, narcissique érotique ou fantastique tout comme ce film, mais je le place d'ores et déjà en numéro deux de ma liste de films préférés

 

 

 

Les chansons originales du film sont très belles et j'ai tout de suite été bouleversé par la voix d'un jeune acteur, Grégoire Leprince-Ringuet, qui rappelle très clairement, le timbre et le phrasé de Dominique A. Lui et tout le reste et tous les autres valent le détour et le retour.

 

 

 

Voilà, c'est quand vous voulez pour allez le voir : moi, je suis plus que partant pour le revoir, et le revoir et le revoir et le revoir. Peut être même le seul film que je reverrai plusieurs fois au cinéma (et je me suis toujours interdit le principe). Mais là c'est exceptionnel.

 

  

 

Il ne m'a fallu que quelques heures après l'avoir vu pour savoir qu'Avalon resterait mon film préféré.

 

 

Je suis peut être excentrique, égocentrique, narcissique, érotique, mélodique et fantastique tout comme ce film, mais je le place d'ores et déjà en numéro deux de ma liste de films préférés.

 

 

Merci de votre lecture

 

 

En temps normal j'aurai envie de vous dire : à bientôt, les amis mais là, encore parfumé de ce film merveilleux, je vous dis.

 

 

 

 

 

JE VOUS AIME, JE VOUS EMBRASSE, LE VIE EST MERVEILLEUSE, MERCI DE M’AVOIR LU, JE VOUS AIME, GROS BISOUS ET A BIENTOT

 

 

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