Le Beau fixe

Publié le par Kyrillos

Comme tous les héros de nos histoires favorites, comme ceux qu'il peut faire naître au décours de ses lignes d'écriture, Jean-Michel cultive une part de secret, qui ne cesse d'attiser notre curiosité. La discrétion est sa seconde nature et même si il est présent à tous les grands moments de ma vie depuis plus de 10 ans, il a su conserver une distance respectueuse de mon jardin secret, je pense en avoir fait autant.  Ceci étant dit, les qualificatifs élogieux le concernant risqueraient de s'accumuler sous mes touches si je ne veillai pas à ménager sa modestie.

De toutes les qualités essentielles que je recherhce chez un ami, il en est une que Jean-michel incarne à merveille c'est, je me répète, la permanence. L'infatiguable girouette que je suis à besoin de repères fixes, de valeurs sûres à partager, de havres de paix où venir se reposer, se ressourcer. Jean-Mi est un peu tout ça à la fois. Certes ses goûts musicaux n'ont cesser d'évoluer, faisant de lui un éternel dénicheur de talents mais pour le reste, rien n'est l'objet d'abandon ni d'attachement aussi soudain qu'éphémère. J'ai l'impression que tout est conservé dans une sorte de mémoire interne, les expériences, les rencontres, les écrits, les doutes peut être aussi.

Concernant la musique, je dois à mon cher ami la découverte la plus marquante de tout mon parcours discographique : je parle bien sûr de Sigur Ros. D'une petite chambre d'étudiant d'Hérouville sur un petit lecteur cd encastré dans une petite étagère (eh oui tout est petit en cité U) jusqu'à un Grand concert au Grand Rex, un Grand moment de partage avec lui (eh oui ,tout est Grand avec ses 4 islandais).

Autre point de rencontre, mon éternel roman préféré, une sombre histoire d'anneau, un anneau lourd et brillant, un si Grand anneau pour un si petit personnage (eh oui sur la Terre du Milieu, tout est pourtant Grand ou petit).  


Un autre moment, plus douloureux celui là, que j'ai eu à passer il y  une dizaine d'années. Une rencontre de vacances, une angoisse, une prise de sang puis le grand soulagement après deux mois de panique. Personne à qui en parler à l'époque, personne pour écouter, partager, la peur me fit alors faire le vide autour de moi. Au moment crucial, je ne voulais personne, je ne supportais personne et pourtant contre mon gré, il est venu, il m'a accompagné, il a écouté, il a partagé. Je ne sais pas si il souvient de cet évenement, moi je n'oublie rien de ce jour là, il est gravé dans ma mémoire interne. Dans ma mémoire, mais SIM cette fois, celle de mon portable, je garde aussi un texto envoyé juste trois minutes avant la soutenance de mon Diplôme de Soins Palliatifs. Trois changements de portable n'ont pas effacés ce petit SMS du 4 novembre 2002, à 8h57, juste 3 minutes avant l'heure tant attendue.

Vous voyez, je n'invente rien, tant de permanence, de disponibilité est à ma sens un cadeau rare que je mesure à sa juste valeur.

Beaucoup d'eau a coulé depuis la première année de Fac, beaucoup d'eau oui, de salive, de larmes, de bière, de sueur (lors d'une mémorable nuit de 20 km à pied, qui usent les souliers). Pas de pluie par contre, pas même un orage si mes souvenirs sont bons, nos relations sont au beau fixe.

Tiens en fait, je pense que je viens de deviner ce qui le qualifie le mieux : une belle âme, une permanence : c'est un beau fixe. Voilà, je vais rester sur ce parfait résumé, que le professeur qu'il est appréciera : précision et concision.

Jean-Michel est un beau fixe et c'est pas près de changer !

Publié dans Portraits de stars

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